Carnet de route

Grand tour des Annapurnas en nov. 2016
Le 07/03/2017 par Luz
Nous étions 4, Chris, Françoise, Brigitte et Luz, cafistes de Meythet, Crest et Montélimar, pour le grand tour des Annapurnas en novembre 2016 ; par les sentiers, comme presque plus personne ne le fait puisque certains secteurs sont accessibles par des pistes, nous souhaitions nous immerger complètement dans ces paysages.
De Besisahar à Nayapul, 18 jours de marche, sans guide et sans porteurs, nos sacs sur le dos, un col à plus de 5400 mètres, environ 12.000 mètres de positif cumulé mais parfois jusqu’à 1600 mètres de dénivelé dans la journée
Certainement mon plus beau trek et j’en ai fait quelques-uns ! Nous avons croisé des ethnies bien différentes, parcouru des vallées aux paysages variés, avec des végétations tropicales, des glaciers, des étendues de pierres colorées, contourné des sommets mythiques qui font plus de 8000 mètres.
Nous avons d’abord suivi plus ou moins les vallées de la Marsyangdi et de Jharsang, avec quelques passages au dessus pour ne pas suivre les pistes, jusqu’au col de Thorung Pedi avant de redescendre vers Muktinath au Mustang. Là, toujours par de petits sentiers, nous avons rejoint la rive gauche de la Kali Kandaki en empruntant cols et vallées. La soupe tibétaine (thenduk) dans le petit village de Lupra, d’autant plus appréciée qu’elle était inespérée sur des sentiers interminables, sur une petite terrasse au soleil où séchaient de gros morceaux de viande de yak bien grasse (de quoi nous conforter dans notre choix de régime végétarien pendant un mois) restera un des souvenirs marquants parmi bien d’autres. Il y a 3 ans lors de notre voyage au Mustang le guide avait préféré la piste directe pour Jomson. C’est le gros avantage de pouvoir partir sans guide et de faire le choix de son trajet…
Direction Pokhara par la rive gauche, des sentiers qui se perdent dans la montagne pour redescendre ensuite au bord de la rivière ; on a bien lorgné quelques fois vers la piste toute droite de l’autre côté mais nous avons tenu bon. Là aussi des villages complètement isolés et des lodges ouverts exprès pour nous !
On avait tout pesé au gramme près mais avec le duvet, des vêtements chauds et 1l5 d’eau j’ai eu bien du mal à ne pas dépasser le 1/5 de mon poids mais je n’ai pas failli à ma réputation dans le club (ceux qui sont déjà partis en itinérant avec moi savent de quoi je parle !) Nous avons dormi dans de petits lodges de village et je dois avouer qu’à partir de 3500 mètres nous avons eu très froid le soir : pas de chauffage, eau glacée pour se laver, les planches qui ne jointaient pas ! Couchées aussitôt après avoir avalé le dhal bat ou les pâtes aux légumes, je n’ai pas regretté d’avoir pris mon plus gros duvet, même s’il était lourd !
Les népalais un peu étonnés et même ahuris de nous voir porter nos sacs nous demandaient au moins trois fois par jours notre âge. Vers le haut ils ne cherchaient plus à se placer en tant que porteurs mais nous demandaient régulièrement si tout allait bien pour nous. Des sourires de connivences, eux qui portaient les sacs à dos d’au moins deux ou trois trekkeurs avec plein de choses inutiles ! Nous avons croisé des trekkeurs en troupeau avec porteurs, qui nous ont accusées de ne pas faire marcher l’économie locale, alors que nous logions dans des lodges inoccupés et eux dans des grands trucs européanisés avec poêle. On pourrait disserter longtemps sur le sujet. Bon, nous avons quand même succombé une fois à la salle touristique chauffée, une fois n'est pas coutume !
Ah oui, j’oubliais ! Nous avons toutes plus de 60 ans, beaucoup plus même parfois ! Pas peu fières !