Carnet de route

Col de la Grande Casse

Le 16/07/2013 par Michel C

 

Ca s'est couvert en ce tout début de matinée et des orages sont annoncés pour l'après-midi. A météo moyenne objectif moyen ! Mes paroles font sourire le guide qui se prépare à partir avec ses clients en même temps que nous. C'est vrai que le col de la Grande Casse ne constitue pas une cible aussi ambitieuse que le sommet du même nom ; mais il a le mérite d'être peu engagé et de permettre une retraite rapide au cas où.

Nous voici donc sur le sentier de la moraine, avec très vite un névé à traverser (avec les gants siouplaît), qui nous donne accès sans problème au pied du glacier. On ne change pas une cordée qui gagne et Roland fait équipe comme la veille avec Laurie et Claudine tandis que je troque Agnès (redescendue dans la vallée) contre Julien. Nous bénéficions de l'enneigement plutôt correct de cette année et le glacier débonnaire accueille bientôt l'empreinte de nos crampons. Les crevasses ne sont présentes que sous forme de fissures. Seul, le passage au ras d'une coulée de gros blocs de glace donne à penser que le coin a dû être dangereux dans les semaines qui ont précédé. Le temps s'est mis au beau et nous progressons sans fatigue sur un glacier quasiment plat. Une paire d'heures plus tard, nous sommes en mesure de nous délivrer de la seule incertitude qui pèse sur cette course : la présence ou non de neige dans la pente terminale ? Oui, il y a de la neige...mais pas jusqu'en haut ! Notre principal problème résidera justement dans ce « pas jusqu'en haut » car, après l'ascension aisée d'une pente redressée en neige dure, le dernier ressaut (6-7m maxi) nous obligera à un planté de piolet crampons pas très orthodoxe dans une boue peu engageante, sertie de blocs instables ne demandant qu'à aller voir plus bas si nous y sommes. Le guide de ce matin, qui nous précède, monte en premier, puis assure ses clients grâce à son piolet enfoncé dans une fissure (ils sont trop forts ces guides!). Ensuite, c'est moi qui m'y colle (c'est le cas de le dire), mais je me contenterai, arrivé en haut, d'une assurance classique avec piolet planté dans la bonne neige du col pour faire grimper les copains.

Nous voici donc à 3096m, au pied du célèbre Couloir des Italiens, avec une vue imprenable sur les majestueux séracs qui le bordent et sur le glacier de Rosolin qui occupe l'autre versant du Col. Justement, le guide s'y engage, dans la direction de Champagny et apparemment sans traîner car les séracs menaçants surplombent la traversée. Quant à nous, après une rafale de photos, une évocation de Jean-Marie Gache avec le guide qui nous suit (il est connu notre JMG dans la tribu des montagnards !) et quelques palabres sur la meilleure manière de rejoindre nos traces de l'aller (sauter ?  pourquoi pas?), nous écartons l'option corde à nœuds, celle-ci s'avérant encore plus boueuse et exposée de surcroît aux chutes de pierre, pour opter pour la descente en main courante. Pas terrible non plus mon amarrage sur un anneau de corde fermé par un nœud pas très présentable. Il nous permettra néanmoins de descendre sans encombre l'infâme raidillon. Au passage, Laurie, notre benjamine, a dû même trouver l'endroit plaisant car elle y est restée un certain temps.

Il est 10h et nous dévalons le glacier de l'aller (dévaler n'est d'ailleurs peut-être pas le terme exact vu l'inclinaison du dit glacier), puis un des névés bien pentus qui entaillent la moraine (prudemment,en ayant gardé les crampons). Le temps que je m'octroie très égoïstement un dernier petit plaisir, celui de la descente en ramasse de la partie basse de notre ultime toboggan de neige et nous voici attablés, ou tout au moins assis, afin de picorer les restes d'un pique nique étalé sur trois jours : face au Lac Long, encore en partie gelé, on aurait pu trouver pire comme endroit!

Et maintenant, le temps se couvre pour de bon; Julien, en trentenaire vigoureux, effectuera une descente accélérée jusqu'au camping. Les autres choisiront des modalités plus économes de leurs articulations ou de leurs muscles endoloris et se permettront même une halte buvette en cours de route.

En direct, ou presque, du Camp d'été 2013

Photos Claudine

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