Carnet de route

Premières neiges à Corrençon
Le 15/12/2024 par COSTE
On s'y préparait, on les attendait et enfin elles sont là...
Au débouché des gorges de la Bourne, notre petite équipe constituée de 5 skieurs et 4 raquettistes est à même de constater à travers les vitres embuées de notre fourgon chargé à bloc...que les montagnes ont revêtu leur blanc manteau. Le brouillard masque les crêtes mais des éclaircies sont prévues pour la fin de la journée. Tous les voyants sont donc au vert et après un bref échange stratégique, les raquettistes, dont je fais partie, se font déposer devant le foyer de ski de fond, à la sortie de Corrençon, tandis que les skieurs continuent plus haut.
Nous nous joignons donc bien vite, raquettes aux pieds, au flux composite des amateurs de premières neiges, avant d'obliquer à gauche, pour emprunter un itinéraire légèrement ascendant nous permettant d'échapper à la foule. La trace a été faite et nous prenons plaisir à suivre ce faux plat remontant en admirant les conifères blanchis. Passé l'embranchement avec la Combe de fer, le sentier se redresse quelque peu. Nous entrons dans le royaume de la belle poudreuse, nous approchant insensiblement du Pas Ernadant, objectif possible. Ensuite, l'itinéraire semble redescendre vers la Cabane de Carrette. Le froid se fait plus prégnant, l'humidité nous transperce. Après deux bonnes heures de cheminement, il est temps de trouver un abri pour manger. Le consensus se fait assez vite pour prendre la direction de la Cabane du Grand Pot, indiquée sur Visorando...sauf que pour y arriver, il faut tracer dans la neige vierge. Nous nous y employons donc, chacun à notre tour. Pour ma part, j'opte pour le rythme "Everest" (sommet où je n'ai bien sûr jamais mis les pieds!): une allure très lente avec une suspension entre deux pas. J'ai la satisfaction d'apercevoir bientôt la cabane, positionnée de manière très exacte, aux environs de 1700m d'altitude, sur l'écran de Daniel. Quelle joie de nous retrouver à l'abri, même si la température affichée reste assez basse! Il y a même une guirlande lumineuse pour nous éclairer! Pendant notre repas vite expédié, je scrute les lieux à la recherche de souvenirs car j'ai pas mal fréquenté le secteur ...dans les années 80, à l'époque où le Masc (spéléos) explorait les lapiaz du Clos de la Fure pour y débusquer les gouffres et où nous couchions parfois dans une cabane sommaire...celle où nous nous trouvons, agrandie depuis? ou une autre? Mes réflexions sont interrompues par l'arrivée d'un groupe de 6, qui nous a suivis.
Nous leur laissons la place. Personne n'étant très enclin à poursuivre vers les hauteurs envahies par le brouillard, nous attaquons la descente de la faille de Carrette, descente raide, mais déjà tracée. A l'aube d'une nouvelle décennie, je retrouve mon âme d'enfant, cavalant dans la mousse blanche. Eric bataille un peu plus car son matériel l'a trahi. Les pièces plastiques situées à l'avant de ses raquettes sont en piteux état et il déchausse régulièrement. Nous nous montrons donc solidaires en tassant les traces au maximum pour lui permettre de descendre en chaussures.
Parvenus à la cabane de Carrette, il ne nous reste plus qu'à suivre le GR jusqu'à notre point de départ, troquant notre isolement relatif pour un retour progressif à la civilisation. Après 5 bonnes heures d'immersion dans une nature magnifiée par la neige, nous rejoignons nos amis skieurs...au bar des pistes.
Merci aux 2 encadrants, Laurent et Daniel, à l'initiative de cette sortie particulièrement réussie (Pas toujours évident de faire cohabiter skieurs et raquettistes!), ayant permis d'optimiser l'usage du minibus prêté au Club par la Région.
La journée se termine, après quelques coups de pelles pour dégager l'entrée du chalet de Laurent, par la vision émerveillée du coucher de soleil sur les crêtes du Vercors, qui se décident sur le tard à se débarrasser de leur gangue brumeuse.
Compte rendu raquettistes,: Michel C Participants: Daniel, Eric, Alain, Michel